Acheter ou construire sa tiny house en Belgique : prix, législation et avantages
Née et développée aux États-Unis dans les années 2000 pour répondre à une crise du logement, la Tiny House conquiert de plus en plus le cœur des européens. Ce petit habitat en bois et généralement posé sur roues se trouve être une alternative abordable face à un secteur immobilier de plus en plus restreint et onéreux.
Il existe un grand nombre de possibilités de construction et toutes riment avec originalité, simplicité et authenticité. Enfin, bien plus qu’un simple endroit où habiter, ses défenseurs voient en elle un nouveau départ vers un futur positif.
Vous voulez acheter ou construire une tiny house en Belgique ? Nous avons dressé pour vous le portrait de ce nouveau type de petite maison, ses avantages et inconvénients, son prix, et le cadre légal dans lequel il s’inscrit.
Qu’est-ce qu’une tiny house ?
Ces maisonnettes d’une vingtaine ou trentaine de mètres carrés maximum sont conçues pour profiter d’un grand confort dans un petit espace. Elles s’adaptent parfaitement à une personne seule ou à un couple.
Elles sont pensées de manière optimale pour que chaque parcelle conjugue utilité, pragmatisme et bien-être. Grandes ou petites, équipées ou moins équipées, design ou plus sobre, elles satisfont tous les goûts et besoins de ses résidents.
Avec un travail sur mesure, minutieux et créatif, on peut concevoir des installations dignes d’une maison traditionnelle : four pour cuisiner, un poêle à bois pour se réchauffer en hiver, une panoplie de rangements, etc. Le côté séduisant est que l’on conserve une touche artisanale en favorisant les travaux de menuiserie. De même, les structures extérieures telles que le toit ou les châssis peuvent très bien suivre un style architectural qui se rapproche fortement des maisons conventionnelles.
De plus, il est tout à fait possible aussi d’optimiser ses déplacements intérieurs et d’utiliser tous les recoins. Par exemple, vous pourriez installer une échelle escamotable pour passer d’un étage à un autre et placer des étagères dans les angles délaissés des pièces. On pourrait aussi employer du mobilier multi-usages et alors s’asseoir sur le canapé du salon qui se transforme aisément en lit pour passer des nuits insolites.
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Vous pouvez aussi profiter de vos week-ends en prenant un bain de soleil depuis la terrasse que vous aurez construite. On ne se refuserait pas un petit apéro en pleine verdure, n’est-ce pas ? Pour les plus aventuriers, vous avez la possibilité de tirer votre carrosse sur la route à une vitesse pouvant aller jusqu’à 110km/h. De quoi respirer un bol d’air frais dans des horizons différents.
Enfin, ce petit nid douillet dispose d’un volume plaisant : une surface moyenne de 22 m² avec maximum 12 m de long, 4 m de haut et 2,5 m de large. Il pèse au maximum 3,5 tonnes et doit être transportable sur remorque.
Que dit la législation en Belgique ?
La législation belge est floue en ce qui concerne ce genre de domicile. Considérées comme de l’habitat léger, les Tiny Houses n’ont cependant pas de statut qui les caractérise précisément aux yeux de la loi belge. Les réglementations diffèrent selon la Région où vous habitez.
En Wallonie, elles sont reconnues comme habitations légères depuis septembre 2019, au même titre que les cabanes en bois, les yourtes et les roulottes. Ce petit pas vers le changement impose tout de même quelques règles pour être en accord avec la loi. En effet, la Tiny House doit comporter au moins 3 des caractéristiques suivantes : déplaçable, démontable, d’un faible poids, d’un volume réduit, sans fondation, qui n’est pas raccordée aux impétrants, auto-construite, ayant une emprise au sol limitée et sans étage.
De plus, le Code wallon du logement de l’habitat durable exige malgré tout un permis de bâtir mais la procédure pour l’obtenir a été assouplie : vous êtes désormais dispensé de faire appel à un architecte. Enfin, le Code wallon ne s’applique que pour des lieux qui servent de résidence et non d’hébergements touristiques. Par ailleurs, vous êtes autorisé à vous y domicilier si vous respectez les règles urbanistiques, sinon vous obtiendrez une domiciliation provisoire.
À Bruxelles et en Flandre, un flou juridique persiste. Il n’existe pas de texte qui donne un cadre légal à cette micromaison. Ce dernier requiert tout de même un permis d’urbanisme et doit respecter les règles prévues par le règlement régional d’urbanisme. Les normes concernent notamment la superficie et la hauteur sous plafond du bâtiment.
Puisqu’elle ne possède pas les dimensions requises, la Tiny House n’est pas une installation qui peut être autorisée et régularisée. Le Code bruxellois du logement évoque seulement l’habitat « itinérant » (le foyer des gens du voyage), sans précision claire sur la question. Dans la capitale, un permis de bâtir est obligatoire au-delà de 9m². En Flandre, on insiste sur le permis lorsque la construction dépasse les 6m². La Région flamande reconnaît partiellement les « roulottes et d’autres formes d’habitat expérimental».
Assurez-vous également que votre bâtisse se trouve en zone d’habitation pour y résider pleinement.
Quel est le prix d’une tiny house en Belgique ?
Le prix d’une tiny house en Belgique oscille entre 20.000 et 50.000 €. Il varie selon la taille, le modèle, le type de matériaux utilisés ainsi que le niveau de finition.
Dans tous les cas, les dépenses seront nettement moindres que pour un appartement ou une villa !
De même, le prix varie selon si vous construisez votre pavillon seul(e) ou si vous le recevez clés-en-main. Si vous entreprenez vous-même les travaux, vous économiserez sur la main d’œuvre. Par contre, si vous faites appel à des experts qualifiés, vous gagnerez du temps sur la construction et cette dernière sera assurée sur le plan technique et sécurité.
Lorsque vous dressez le budget à prévoir, veillez à prendre en compte les frais hors maçonnerie. En effet, construire une maison demande de l’espace et des machines. Il faudra donc penser à éventuellement louer un atelier chez un professionnel (de 400 à 600 €/mois).
De plus, il est impératif d’acheter une remorque ou une semi-remorque de qualité pour assurer le transport jusqu’à un endroit précis. Le prix varie également en fonction de son droit à rouler sur route, de la distance et du degré de difficulté, mais vous pouvez compter entre 400 et 500 €.
Enfin, vous devrez probablement prendre en compte des dépenses annexes. En effet, si vous n’êtes pas propriétaire d’un terrain, il faudra compter la location d’un emplacement privé. Vous devrez également prévoir une réserve pour les taxes d’habitation s’il s’agit de votre résidence principale. Enfin, il ne faudra pas délaisser les travaux de plomberie et d’électricité qui font aussi augmenter la note.
Quels sont les avantages d’une tiny house ?
Une philosophie de vie
Certains disent que la micromaison soutient un désir d’émancipation : quitter le domicile familial, bénéficier d’un logement sans devoir s’endetter pour une vingtaine d’années ou encore passer sa retraite à l’abri du vacarme des villes.
Ces maisons mobiles procurent également un sentiment de liberté. Vous êtes libres de vous déplacer comme bon vous semble ou même de partir à l’aventure comme des nomades. C’est une opportunité de changer d’air comme il vous semble, de profiter du paysage et de faire les activités qui se prêtent à chaque environnement.
Enfin, ce nouveau concept de tiny house s’inscrit dans l’ère du minimalisme. C’est le moment de se recentrer sur l’essentiel en se débarrassant du superflu que l’on accumule dans une société matérialiste. De même, on peut apprendre à vivre en harmonie avec la nature et apprécier tous les bienfaits qu’elle procure.
Un engagement éco-responsable
À travers ce séjour alternatif, l’écologie et la durabilité font partie des priorités. Si vous avez l’intention de réduire votre empreinte écologique, commencez par votre consommation énergétique. Pour construire une Tiny House, on peut utiliser près de 97% de matériaux naturels et recyclables qui agissent en tant qu’isolants thermiques et acoustiques hautement performants !
Ensuite, on peut opter pour des composants tels que les toilettes sèches et un système de récupération des eaux usées pour la douche ou de ventilation naturelle pour renouveler l’air intérieur. On peut également installer une pompe à chaleur pour le chauffage ainsi que des panneaux solaires pour l’électricité et l’eau chaude. Ceci sans compter que vous respectez la perméabilité du sol puisque la Tiny House ne nécessite pas d’excavation. Votre structure pourra subsister toute l’année au rythme des saisons !
Son prix
Qui dit petit chez-soi, dit petit budget ! En effet, vous pouvez vous en sortir pour 50.000 € ! Sa petite superficie vous permet d’alléger incontestablement votre facture énergétique mais il existe de nombreuses idées pour payer moins cher encore.
De plus, construisez vous-même votre maison si vous avez les compétences et le temps nécessaire. Vous pouvez aussi laisser une entreprise s’occuper du squelette et vous vous chargerez de meubler l’intérieur. Pourquoi pas d’ailleurs aménager l’intérieur et l’extérieur en vous limitant au strict nécessaire ou avec des articles de seconde main.
Quels sont les inconvénients ?
Des concessions
Étant donné que la surface habitable est limitée, il faudra obligatoirement faire pas mal de concessions. Bien qu’un petit espace de vie soit charmant, il l’est d’autant plus s’il est équipé pour répondre à vos besoins essentiels. Or, on fait souvent l’impasse sur du matériel ou de l’électro-ménager pourtant nécessaires à une hygiène de vie minimale.
Dans la salle de bain, on oublie le bain par souci de grandeur mais il est alors judicieux de penser à une douche fonctionnelle et confortable. En outre, misez sur un bon sommeil en trouvant un autre moyen que de vous installer en mezzanine où vous vous cognerez la tête au plafond à chaque réveil. Enfin, pour l’électroménager il faudra se limiter et dire adieu à certaines facilités pour la cuisine et la propreté.
Contraintes juridiques
Comme expliqué plus haut, ces installations atypiques n’ont pas encore d’encadrement légal. Par conséquent, les démarches sont longues et fastidieuses, sans compter les exigences auxquelles vous devez faire face dans cette situation juridique incertaine.
Vous êtes tenus de suivre les réglementations propres à chaque Région mais aussi aux municipalités. En effet, après avoir reçu tant bien que mal votre permis de bâtir de la part du Code régional de l’urbanisme, vous êtes soumis au bon vouloir de la commune dans laquelle vous résidez. Cette dernière prend la décision qui se rapproche le plus de sa politique de domiciliation et d’aménagement du territoire.
Enfin, sachez que certains pouvoirs publics émettent encore des réticences à l’égard de ce logement insolite. En effet, ce dernier soulève quelques inquiétudes en termes de surpopulation, d’insalubrité et d’insécurité.
À qui faire appel pour construire sa tiny house en Belgique ?
Il existe déjà plusieurs constructeurs de tiny house en Belgique. Ces entreprises sont spécialisées dans la construction de ce nouveau type d’habitation.
Toutefois, malgré qu’elles doivent répondre à des contraintes spécifiques, les tiny houses restent essentiellement des mini-maisons et vous pouvez donc faire appel à différents corps de métier. N’hésitez donc pas à faire appel à un entrepreneur général qui pourra monter une équipe de spécialistes selon vos besoins : menuisiers, électriciens, plombiers, toituriers, etc.
Vous l’aurez compris, cette petite propriété traduit une volonté de renouveau en quittant une société de consommation. Elle permet de se recentrer sur ses besoins primaires et la richesse de la nature. Ce n’est que le début de cette nouvelle tendance alors si vous êtes convaincu(e), osez le changement. 🙂